Nacer Amamra

Questions/réponses des journalistes

Ajouté le 2 janvier 2013 | Journalisme

Tout d’abord il faut préciser que le procès sur le plagiat de M. David Hallyday n’a pas encore eu lieu.

Contrairement à son communiqué de presse qui clame sa victoire, c’est sur la demande d’expertise que j’ai été débouté et absolument en aucune manière sur le plagiat lui même.

C’est à dire que la juge a rejeté cette demande car elle a estimé que suffisamment d’expertises avaient été produite pour pouvoir aller directement au fond et plaider (argumenter) sur le plagiat en question.

En d’autres termes : nul besoin d’une étape préliminaire pour prouver ce fameux plagiat !

Malheureusement, les choses n’ont pas été présentées au public comme cela et forcément encore, elles ont été interprétées complètement différemment par les français qui suivent l’affaire.

C’est à se demander si le fait même de relater strictement la vérité constituait un effort insurmontable de la part de ceux qui sont le plus susceptible et le plus à même de le faire...

Le 9 octobre David Hallyday envoie un communiqué AFP pour annoncer : David Hallyday se dit "satisfait" et salue "une décision sage des juges". "J'avais pleinement confiance en l'issue de cette procédure, du fait que j'ai toujours composé et écrit avec la plus grande sincérité", ajoute-t-il.

Il prétend que : «Le Tribunal de grande instance de Lyon a décidé de rejeter la demande de Monsieur Amamra. Il a relevé qu'un plagiat implique une ressemblance telle qu'il n'est pas nécessaire qu'elle soit constatée par un technicien. Par ailleurs, des expertises ont déjà été produites dans cette affaire et ne sont pas plus concluantes», indique David Hallyday.

«Je constate que les juges ont rendu une décision sage et pleine de bon sens au regard de l'absence totale de ressemblance entre les deux morceaux. J'avais pleinement confiance en l'issue de cette procédure, du fait que j'ai toujours composé et écrit avec la plus grande sincérité», ajoute le chanteur.
Article de METRONEWS DU 30 SEPTEMBRE 2013.

Je vous laisses lire l'ordonnance du juge...

Par ordonnance de référé du 30 septembre 2013, le Tribunal de Grande Instance de LYON a débouté Monsieur Nacer AMAMRA de sa demande d’expertise au motif que : «le demandeur ayant en outre fait établir une analyse comparative entre les deux œuvres concernées, qui recense tous les points de similitude existant entre elles, il ne caractérise donc pas l’utilité d’une mesure d’instruction avant tout procès pour établir ou conserver la preuve de tels éléments».

Alors qu'en pensez-vous ?

Et oui M. Hallyday est un gros menteur !

De plus, voici un extrait (qui contredit totalement ce que prétend ce chanteur/menteur) tiré de l'ouvrage basé sur des textes de lois des jurisprudences et spécialisé pour les droits de la propriété intellectuelle.

"Le droit et la musique, De Bach à internet" écrit par l'Auteur André Bertrand.

Le présent ouvrage fait le point sur l'état du droit en matière de musique. Au cours des dernières années, ce domaine est sans nul doute celui qui a été le plus affecté par les développements des techniques. L'électronique, puis l'informatique, et enfin Internet, ont profondément bouleversé aussi bien la création que la distribution et la diffusion des compositions musicales.
Cette évolution affecte également, aussi bien en France qu'à l'étranger, les rôles impartis aux divers intervenants en la matière, qu'ils soient auteurs-compositeurs,éditeurs, artistes, sociétés de perception et de répartition de droits, producteurs ou distributeurs.

"On ne saurait pour apprécier une contrefaçon musicale s'attacher uniquement, comme peut le faire l'auditeur de musique légère, en général peu averti, à la similitude apparente qui peut n'être qu'une simple analogie due au manque d'originalité des deux oeuvres, mais bien plutôt rechercher la composition technique des oeuvres qui peut seule permettre de dire s'il y a pour l'une originalité et pour l'autre imitation" (Cour d'appel d' Aix-en-Provence, 3 juin 1957 : RIDA 1957.

Rechercher la composition technique des oeuvres qui peut seule permettre de dire s'il y a pour l'une originalité et pour l'autre imitation est exactement ce que j'ai fait en demandant des expertises (certaines payantes d'autres non) produites par plusieurs spécialistes agrégés sans aucun rapport ni affinités avec moi puisque je ne les connaissaient absolument pas avant qu'ils me rendent leurs analyses circonstanciées tant au niveau du texte seul (M. Mattiussi) qu'au niveau purement Musical, technique de composition et de chant (Mme Pansanel-Garric).

Je rappelle que je demandais dans un premier temps une expertise judiciaire !

M. Hallyday se dit satisfait que la juge du tribunal des référés pour expertises, Mme Shifflet n'as pas nommé un expert judiciaire.

Cela aurait pu, tout de suite, sans discussion, sans effets de manches, sans pression ou manipulation déterminer si il y a bien oui ou non un plagiat textuel de ma chanson "Tu nous laisses" puisque nous avons produit (la partie adverse et moi) 2 expertises contradictoires.

C'est la loi et ce qu'elle prévoit dans ce cas de figure...

Pourquoi quand on a rien à se reprocher, M. Hallyday et tous les autres protagonistes (UNIVERSAL/WARNER /ATLETICO MUSIC/LIONEL FLORENCE etc.) de cette affaire refusent-ils avec acharnement, une simple expertise ?

Et comment les journalistes Lyonnais qui ont semé volontairement la confusion dans l'esprit du citoyen non averti aux procédures complexes des tribunaux, transforment-ils et laissent entendre aux lecteurs de leurs journaux cette demande d'expertise judiciaire en : "il n'y a pas plagiat".

Question ?

Quels sont leurs intérêts à ne pas dire les choses telles qu'elles sont ?

J'avoue là qu'en plus d'être stupéfait, je suis écoeuré...

Pour rétablir la vérité et pour que certains médias s'arrêtent de me faire passer pour un banlieusard inculte, une racaille qui veut soutirer de l'argent au gentil David.

Voici les questions les plus récurrentes à l'intention des médias sur l'affaire Hallyday...

1- Qui êtes vous ?

Mon nom civil est Nacer Amamra et pour la scène je suis Kevin Ace.
Je suis auteur compositeur et interprète.
Je suis né le 5 mars 1969.
J'ai commencé à faire de la musique en 1985 et autoproduis 5 albums dont un double franco-anglais.
Mon sixième disque est prêt à être enregistré.

2- Comment avez vous découvert le plagiat ?

À la radio en 1999, en allant à ma salle de répétition pendant que je conduisais.

3- Pourquoi avez vous tant tardez avant de réagir ?

Contrairement à ce qui a été écrit dans la presse, j'ai tout de suite consulté un avocat en 1999 du nom de Ahmèd AKKAL toque 401, mais je ne sais pas pourquoi ce fait n'est jamais relayé par les journalistes.

4- Pourquoi n'y a t-il eu aucune suite ?

Me AKKAL me réclamait l'équivalent de 10 000 Euros.

5- Qui d'après vous, aurait pu transmettre votre chanson « Tu nous laisses » qui a servi au plagiat ?

Je pense que c'est mon batteur de l'époque du nom de Christian Camandone avec lequel j'ai travaillé 3 ans de 1995 à 1998. C’est sans aucun doute lui qui a donné mon double album intitulé « le défi de la vie » au « un rapporteur d'affaire » de la région Rhône-Alpes pour UNIVERSAL MUSIC : M. Gilles Pellegrini.

6- Pourquoi en êtes vous si certain ?

Mais parce que plusieurs morceaux de l’album « 5 Days A Week en live » enregistrées à la salle « Charlie Chaplin » à Vaulx-en-Velin ont servi de source d’inspirations à un énorme succès dans les année 2000 :

Lady (hear me tonight) du groupe français MODJO

Et l’album « 5 Days A Week en live » n’a jamais été mis sur un support commercial (disque, bande etc.) et il était uniquement en possession des musiciens du groupe...

Il y a aussi le fait que M. Camandone (batteur) n'a pas cessé à l'époque de me demander (en présence de mon manager M.Cyril Baïyo) de retravailler le morceau spolié par David .Hallyday "Tu nous laisses" avec M. Gilles Pellegrini dans son studio à Grenoble où lui-même effectuait des enregistrements de batterie très régulièrement.

Il nous annonçait souvent à la fin des répétitions de notre groupe « 5 Days A Week », qu'il devait prendre la route pour aller sur Grenoble enchaîner un autre travail pour faire des « covers » (réenregistrement de tubes musicaux) mais aussi et surtout parce que M.Pellegrini est inscrit à la S.A.C.E.M comme ayant droit pour "Tu ne m'as pas laissé le temps".

7- Pourquoi le fait d'être inscrit comme ayant droit auprès des registres de la S.A.C.E.M constitue t-il une preuve de son implication dans ce plagiat ?

Cela signifie qu'il perçoit des revenus n'ont pas de la S.A.C.E.M directement mais de part la redistribution en pourcentage de la diffusion de l’œuvre en question, à travers tous les supports de promotion comme : les radios, télés etc.

8- Pourquoi alors avez-vous été condamné à lui verser 500 euros dans l’ordonnance de demande d’expertise de la vice-présidente Mme Shifflet ?

Malgré 2 attestations en plus du document officiel de la S.A.C.E.M qui justifie à lui seul le fait que M. Pellegrini soit impliqué dans cette affaire, la juge a estimé que cela ne constituait pas une preuve irréfutable.

À contrario, peut-être que, (et cela n’est qu’une interprétation de ma part) la magistrate en prévision du procès sur le plagiat proprement dit en fond (et non sur la demande d’expertise), à mis l’accent sur le point faible de notre dossier afin peut être de retenir notre attention et de nous permettre de le consolider pour la suite.

Si tel était le cas, en ce qui concerne « ma condamnation » je veux bien l’entendre et y réfléchir...

9- Qu’attendez-vous du procès ?

Ce qu’attend n’importe quelle victime dans un procès : que justice soit faite !

N’est-ce pas là un des fondements de notre société, notre démocratie et notre république ?

Pour être plus précis, je veux avant tout une réparation morale c’est à dire que me soit rendu officiellement la légitimité du morceau qui a lancé a carrière de M. Hallyday fils en France à savoir la chanson « Tu nous laisses ».

C’est un hommage, un message personnel (avec tout ce que cela comporte comme charge émotionnelle) que j’ai donné à mon papa et pour rien au monde ni aucune somme d’argent, ce fait devra être discuté.

En plus d’avoir utilisé mes mots, mon style musical et ma manière de chanter M. David Hallyday a copié même mon timbre de voix et donc ma signature vocale, donc mon identité artistique.

10- Pourquoi avez mis en cause autant de parties dans votre problème ?

Parce que toutes les parties accusées sont impliquées dans ce plagiat tout simplement.

11- C’est un véritable système auquel vous vous confronter réellement ?

Si on s’attaque à ne serait-ce qu’une seule pièce du rouages de ce système, à savoir l’artiste qui vous a spolié (David Hallyday dans mon cas) c’est tout le mécanisme mis en place pour lui, qui (le) se défend (voir l’organigramme) car il y va du maintient, de la préservation, de la survie même de ce complexe et très élaboré système qui rapporte énormément d’argent.

Tout le monde défend les intérêts de chacun car il y va et dépend des siens propres.

12- Insinuez-vous que ce système est illégal ?

Oui il l’est et bien plus que l’on peut se l’imaginer et cela depuis des décennies.

En plus d’encourager, d’orchestrer, de couvrir des plagiats/parasitismes avec lesquels, tous les acteurs de ce système tirent des bénéfices colossaux, ils trompent et escroquent le public français.

13- Vous semblez mener plusieurs combats à la fois du fait de votre classe social défavorisée en plus de l’image que l’on a de votre statut de musicien plus ou moins le reflet d’une vie en dilettante et précaire dans la société française ?

Tous les français dont les parents sont originaires du Maghreb n'ont pas tous le QI et les mêmes préoccupations de Moundir ou de Nabila !

Déjà le fait de faire de la musique avec de vrais instruments est considéré par la plupart des gens comme étant un privilège et un luxe.

Pour quelqu’un comme moi, dans mon milieu social je dois lutter en permanence contre les préjugés pour ne pas être considéré comme un fainéant qui veut « se la couler douce » en gratouillant sa guitare d’autant plus que, je ne rapporte pas d’argent au quotidien par mon activité…

Si nous ajoutons aussi le fait que certains français considèrent incompatibles les sentiments exprimés à travers mes chansons et mon style musical.

Cela uniquement parce que je suis issue d’une classe sociale dite « défavorisée ou pauvre » et pour eux, donc inculte ou fantasmée comme telle.

C’est à croire que l’expression de ces « nobles » états affectifs dus à des émotions, sont le monopole réservé à une certaine élite de la société française et ne sont exprimables que par eux...

De plus, le créneau dans lequel ma musique est cataloguée par les maisons de disques, variété pop très grand public (donc avec un énorme potentiel de vente et la notoriété qui l’accompagnerait éventuellement) est absolument antinomique pour « le représentant de ma minorité visible » que je suis ou supposé être.

Mon origine/ethnie/race est perçue comme illégitime encore de nos jours en France pour chanter en français à part des morceaux correspondant au style banlieue très marqué (rap) ou teinté d’une d’origine culturelle exotique (raï).

14- Qu’est ce que vient faire la SACEM dans tout ça ?

Qu'est ce que vient faire cette structure incontournable pour tous les musiciens en France depuis 1850 dans cette histoire ?

Et bien avant de vous expliquer qu’elles sont mes doutes sur son mode de fonctionnement opaque je vous précise qu'elle n'a jamais voulu me communiquer les photocopies de mes propres chansons enregistrées chez elle dès 1994.

Il aura fallu l'intervention « musclée » de mon avocate pour que nous puissions prouver l'antériorité d'homologation officielle de mon morceau "Tu nous laisses" par rapport à "Tu ne m'as pas laissé le temps"...

En effet avec un courrier pour le moins explicite (sommation de communiquer) pour les menacer de poursuites judiciaires si ce prestigieux organisme ne répondait pas à nos réclamations, la SACEM en plus de sa passivité à eu une attitude dénigrante à mon égard, une attitude négative et nocive et très clairement en ma défaveur.

Aussi, il ne faut pas oublier le rôle décisif qu’elle a eu dans le procès qui opposait M. JJ Goldman et Mlle Benhamou.

En effet, après avoir perdu en première instance pour le plagiat de « il suffirait qu’on s’aime » chanté par Céline Dion, M. JJ Goldman a fait appel de la première décision des juges et en nommant son « expert SACEM » a bien sûr a gagné...

15- Comment vous situez vous artistiquement ?

Je pense être en quelque sorte et sans prétention, « Le chaînon manquant » entre Gainsbourg/Goldman/Berger et James Brown/Prince et Mickael Jackson...

Tous les chanteurs français jusqu’à aujourd’hui qui ont essayé de faire carrière outre-atlantique se sont « cassé les dents » Johnny Hallyday, Mat Pokora etc., moi j’avais le potentiel pour le faire à l’époque et je l’ai encore plus aujourd’hui si tant est que l’on ne me mette plus des bâtons dans les roues.

16- Pensez-vous que d'autres personnes se sont fait plagiées par Universal Music ?

Evidement je ne suis pas le seul à avoir été plagié/parasité par cette « Major » mais sachez aussi qu’à cause de ce genre de pratique qui consiste à “retravailler/réécrire“ l’œuvre d’un véritable artiste pour la faire interpréter par un chanteur connu afin d’en assurer le succès, peut conduire l’auteur original à des pensées suicidaires...

Je suis persuader que pour les centaines, voire les milliers d’artistes (personne ne le sait et personne ne peut le savoir) à qui on a volé "leur raison de vivre" et qui s’en sont rendu compte, certains n'ont pas pu " passer à autre chose" et sont malheureusement passés à l’acte en silence, dans l’anonymat le plus sombre.

Excusez mon impudeur, mais j’ai moi aussi été pris dans une tempête de déprimes et d’idées noires, failli être emporté dans un tourbillon de désespoir et pensé à mettre fin à mes jours...

L’Amour de mes proches et mon Amour propre m’a fait relever la tête et puis j’ai décidé de me battre et de continuer de pratiquer cet art millénaire parce que cela a toujours été ainsi dans la vie des hommes...

Cela m'aide à vivre et me permet de comprendre un peu mieux mes semblables, il me fait me sentir aussi un petit peu utile dans ce monde.

La valeur sociale de chacun, c'est sa valeur utile. Demande-toi à qui et à quoi tu sers et vraisemblablement tu t'irriteras moins - Henri Frédéric Amiel

17- Et au niveau musical, des projets futurs ?

Après le procès j’enregistre mon prochain double album 20 titres franco-anglais qui est déjà prêt.

Merci

Merci à vous.